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Tabib: On a demandé à Chahed d'activer la loi d'Etat d'urgence

Chawki Tabib, président de l'Instance nationale de lutte contre la corruption était l'invité de Midi Show pour revenir sur les arrestations ordonnées par le gouvernement d'hommes d'affaires soupçonnés de corruption et d'atteinte à la sûreté de l'Etat et les affaires liées à ce fléau devant la justice. 


Chawki Tabib s'est dit surpris du coup de filet anticorruption et qu'il salue les efforts déployés par le gouvernement de Youssef Chahed.


"Les gouvernements qui se sont succédés n'avaient pas la volonté totale de combattre ce fléau".


Il a à ce propos fait savoir que l'instance nationale de lutte contre la corruption a demandé à Youssef Chahed d'activer la loi d'Etat d'urgence malgré la réticence de certains et que le tribunal administratif a répondu favorablement à cette demande.


Dans le même sens, Chawki Tabib a ajouté que l'INLCC a également appelé à l'intervention de la justice militaire dans ce dossier.


Par ailleurs, le président de l'instance est revenu sur la déclaration de Youssef Chahed à l'issue des arrestations des hommes d'affaires soupçonnés de corruption, précisant que le slogan scandé la veille est le même que l'INLCC.


"Le chef du gouvernement a été réceptif aux demandes du peuple et de la société civile et je le remercie".


Chawki Tabib a déclaré qu'il faut soutenir Youssef Chahed dans sa lutte contre la corruption.


"Lors de ma première rencontre avec Chahed, je l'ai conseillé de faire du dossier de la corruption sa priorité car ceci pourra l'aider à résoudre d'autres affaires", a-t-il ajouté.


Il a déclaré que le chef du gouvernement doit prendre les mesures nécessaires contre des hauts cadres impliqués dans des affaires de corruption, en attendant leur jugement.


En outre, le président de l'instance a insisté sur la nécessité de fournir les moyens pour poursuivre la mission.


Concernant l'activation du décret organisant l'état d'urgence, Chawki Tabib a évoqué son importance car tout prouve que la corruption est liée directement au terrorisme et que ceci menace la surêté de l'Etat.


Loi de réconciliation
Chawki Tabib a estimé qu'aucune partie n'a présenté des modifications du projet de loi de réconciliation et que la première version de cette loi ne correspond ni à la constitution ni à la justice transitionnelle.


"On ne peut pas parler de réconciliation lorsque la situation est instable (...) la réconciliation se fait dans la sérénité", a-t-il précisé.


Budget de l’INLCC
Chawki Tabib a souligné que le budget alloué à l’instance estimé à 2 millions de dinars est insuffisant et que la masse salariale est de  1 million 500 mille dinars.

Il a considéré que les budgets fournis au tournage d’un feuilleton ou les contrats de joueurs de football  sont énormes par rapport à une instance qui a une mission importante.


« Il faut investir dans la lutte contre la corruption (…) chaque millime dépensé sera multiplié par la suite ».


Il a, dans le même sens, évoqué les dossiers de corruption avortées, à savoir une affaire estimée à 300 millions de dinars et les recrutements anarchiques.


Les affaires devant la justice
Chawki Tabib a déclaré que 169 dossiers de corruption ont été transférés devant la justice qui concernent des entreprises et des institutions publiques.


« Les affaires touchent les secteurs de la santé, de l’enseignement, du tourisme, des finances, de la douane, de la jeunesse et des sports, de l’industrie et du commerce, de la Télévision et de radios ».


Il a ajouté que les dossiers ont été transférés de 2012 jusqu’à mai 2017, précisant qu’un grand nombre de ses affaires auraient pu ne pas exister si un système de contrôle et de gouvernance était en place.
  
En outre, Chawki Tabib a évoqué un dossier relatif à plus de 50 hauts cadres suspectés de corruption dans l’administration, précisant que plusieurs ont été écartés.

 

Par ailleurs, Chawki Tabib s’est interrogé sur les raisons de la marginalisation du pôle judiciaire de 2012 jusqu’à 2017 et a appelé à l’ouverture d’une enquête administrative.

 

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